Petite histoire subjective de l’homme blanc

Espérant encore dans quelques bribes d’ombres
Dans la poussière des fragments
Une nouvelle étoile
Ou l’esquisse d’un frisson galactique

Tout en démontant l’envers du désir
Essayant de faire passer une blague pour du génie
Camouflant sa connerie en théorie métaphysique
Etalant en grandes pompes son mépris des planètes
Ensevelissant ses propres enfants sous ses déjections
L’humain, le rictus aux lèvres,
L’humain , le cynisme au cœur
L’humain, la bile débordante
L’humain fier de son humanité
fait des plans pour l’avenir

Il a confiance l’assuré citoyen modèle !
Il lustre sa concession à perpétuité…
Contre la mort il a pris des dispositions :
Il a mis en place la répétition automatique,
A l’infini
de chacun de ses mensonges.

Son corps auto-controlé et auto-satisfait
Maintien toutes ses énergies
Dans la petite bulle du quotidien convenable
De la vie normale et tiède.

Il extermine de sang froid
Du sang froid des hommes blancs
Toutes les tribus qui ne s’agenouillent pas
Devant l’éclat de sa revanche
Devant la toute puissance de son orgueil

Le grand patriarche dressant sa haine du monde
Creuse des fleuves de sang
Pour écrire son nom

On inaugure un stade ou un charnier
C’est la fête des merdes aujourd’hui
On va pouvoir crever la gueule ouverte
En remerciant Dieu ou Coca Cola

L’homme blanc croit aux assurances
Il y souscrit chaque jour
Chaque jour il cautionne les dégâts de ses ancêtres
Chaque jour il tue ses enfants
Chaque jour il fait semblant que tout est normal
Chaque jour il fout son monde en l’air !

Si tu le croises un jour dans ta rue
Tu aura peut-être envie de vomir…
Sache qu’il n’est pas différent de toi :
Il est l’un de tes multiples reflets.