La sorcière et l’inquisiteur

Je suis une sorcière
Je suis ivre et sauvage
Je suis folle
Et j’ai des pouvoirs

C’est pour cela que tu as peur
Mon bel inquisiteur

Tu as peur de ne pas être à la hauteur
De ne pas tenir ta langue
De trop sentir ton cœur

Tu cherche le diable dans mon regard
Tu aperçois ton propre reflet
A la lumière du flambeau

Je vois déjà mon bûcher
Dans tes yeux mon bourreau

Tu me brûle vive
Tu ne me pardonne pas
De t’avoir incendier le cœur

Je meure cette fois-ci
Pour que plus rien,
Ni Dieu, ni la pluie
Ne puisse éteindre
l’incendie.

Cette épine brûlante dans mon sexe
C’est le fer rougie de ta lame

Cette déchirure dans mon dos
Ce doit être mes ailes qui poussent.

Tu déchires le ventre de ta mère depuis des siècles
Avant de lui arracher les tripes
Puis tu cherches un sens
En pataugeant dans son sang.

(…)

J’ai pris le monde entre mes mains
Et je l’ai pulvérisé comme une poignée de sable

J’ai dispersée les débris du monde
Au milles coins de l’univers.

Il n’en reste rien
Que quelques étincelles refroidissantes.

Et je me transforme encore
Je vais me reconnaître autrement.