Personne d’autre que toi

Arrête de penser avec tes idées mortes
Tu as appris à vivre dans une prison.

Dans toutes les prisons
Soit on apprend à s’évader
Soit on devient geôlier.

Tu sais que ce n’est pas seulement la porte qui est ouverte,
Ce sont également les murs qui ont disparus !

Et ton esprit si bien formé, si bien moulé, si bien adapté aux murs
Si confortable dans ses limites

Défini par un intérieur et un extérieur
Ton esprit heureux d’être en cage

Ton esprit qui est devenu à force
Son propre gardien

Ton esprit ne veux plus sortir
Ton esprit ne peux plus se défaire de lui-même

Il préfère repeindre ses murs
Il préfère accrocher des guirlandes
Il préfère refaire un milliard de fois la décoration de la salle des fêtes
Plutôt que de songer à s’évader.

Tu sais que ce n’est pas seulement la porte qui est ouverte,
Ce sont également les murs qui ont disparus !

Ta pensée est prisonnière d’elle-même
Elle se tient en laisse

Pourtant tu aimes changer d’angle de vue
Tu aime monter en haut de tes miradors
Et t’assurer que tout va bien dans ta tête

Tu aimes aussi te jeter tête la première contre les murs
Et te tirer dessus à bout portant
Chaque fois que tu fait semblant de te libérer.

Tu sais que ce n’est pas seulement la porte qui est ouverte,
Ce sont également les murs qui ont disparus !

Mais tu aimes t’agripper aux barreaux et soupirer
Brandir tes chaînes d’une main
Et de l’autre tes clefs
Avec un regard d’ahuri

Tu sais que ce n’est pas seulement la porte qui est ouverte,
Ce sont également les murs qui ont disparus !

Descend de ton faux mirador planté en plein désert
Et viens constater qu’il n’y a personne dans ta prison
Personne d’autre que toi !

Tu sais que ce n’est pas seulement la porte qui est ouverte,
Ce sont également les murs qui ont disparus !